Winter's Bone

Publié le par les tontons chroniqueurs

 

Date de sortie cinéma : 2 mars 2011

Réalisé par : Debra Granik

Avec : Jennifer Lawrence, John Hawkes, Kevin Breznahan, ...

Américain, 1h40

 

Ree Dolly a 17 ans. Elle vit seule dans la forêt des Ozarks avec son frère et sa soeur dont elle s'occupe. Quand son père sort de prison et disparaît sans laisser de traces, elle n'a pas d'autre choix que de se lancer à sa recherche sous peine de perdre la maison familiale, utilisée comme caution. Ree va alors se heurter au silence de ceux qui peuplent ces forêts du Missouri. Mais elle n'a qu'une idée en tête : sauver sa famille. A tout prix.

 

 

Redneck est un terme désignant les populations des régions les plus reculées et les plus isolées des Etats-Unis. "Winter's Bone", à la manière du cinéma de Tobe Hooper ("Massacre à la tronçonneuse", "Le Crocodile de la Mort", ...) mais en beaucoup moins trash, traite d'une histoire mettant en scène des rednecks vivant dans les forêts du Missouri. Partant d'une enquête menée par une jeune fille de 17 ans pour retrouver son père, "Winter's Bone" est avant tout un regard implacable et assez effrayant sur des populations qui ne fonctionnent pas vraiment comme l'américain des villes. Filmé à la manière des frères Dardennes (pas forcèment une bonne chose), l'oeuvre de Debra Granik laisse rapidement de côté le fil conducteur posé dans les premières minutes (la gamine se contente de frapper de porte en porte pour des renseignements et d'essuyer refus sur refus pendant plus d'une heure, pas vraiment le genre d'histoire passionante à suivre) pour s'attarder plus précisèment sur les gueules peuplant son film et leurs moeurs plus qu'étranges. Outre une consanguinité de façade, les personnages du film semblent former une confrérie issue des liens du sang et de la terre. Le traitement de cette Amérique profonde, réaliste et malsain, devient d'une justesse inégalée devant la caméra de Debra Granik.

 

 

La mise en scène contraste avec le sujet assez sensible de l'oeuvre : calme, posé, parfois poétique, les images de "Winter's Bone" n'ont rien de celle d'un film d'horreur. Il semble même s'échapper une impression de tranquilité et de paix de ce film. Si du côté de la réalisation, il n'y a pratiquement rien à redire, du côté du casting, on ne peut pas en dire autant. Le jeu de Jennifer Lawrence, l'actrice principale faut-il le rappeller, est très limite, stagnant trop souvent dans une sorte de fatalité-obstination. C'est cool de lancer des regards chargés d'éclairs, ça l'est moins toutes les 2 minutes. Outre une histoire de père disparu très légère (qui ne sert en réalité qu'à mettre en lumière la précarité de certaines personnes vivant au milieu de nul part) qui s'essouffle rapidement et une actrice principale loin de remplir l'écran de son talent, "Winter's Bone" est avant tout une étude tout à fait intéressante, à défaut d'être passionnante, sur une part de la population des Etats-Unis souvent montrée du doigt pour leur mode de vie à l'ancienne. Le tout est mis en scène superbemment par une réalisatrice inspirée qui aurait mérité meilleur entourage.

 

 

7/10

Publié dans Cinéma

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